Affacturage et assurance-crédit chez les TPE/PME : une relation complexe

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By Bibby Financial Services

Reconnu comme le premier outil de financement court-terme des entreprises, l’affacturage a maintenu une forte croissance en 2019, avec plus de 350 milliards de créances achetées et plus de 41 000 clients actifs. Les notions d’affacturage et d’assurance-crédit sont étroitement liées, car un factor ne finance généralement que les factures payables par des entreprises (débiteurs) couvertes par l’assurance-crédit. Or, la crise du Covid-19 s’est traduite par un retrait significatif du niveau de couverture de l’assurance-crédit... Dans ce contexte, les TPE et PME qui ont souscrit un contrat d’affacturage peuvent se retrouver avec une trésorerie plus réduite, avec un factor qui n’est plus en mesure d’assurer le financement d’une grande partie de leurs factures. Est-ce une fatalité ? Heureusement, non. Marche à suivre et explications.

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Affacturage et assurance-crédit : ce qu’il faut comprendre

Lorsqu’une entreprise a recours à une société d’affacturage, cela signifie qu’elle lui cède un certain nombre de factures, pour disposer d’une avance sur le montant de ces dernières, avant leur échéance. Pour le service rendu, le factor prend une commission sur ces factures et s’occupe ensuite d’en effectuer le recouvrement. Généralement, le factor ne finance que les créances émises sur  des clients assurés.

Il existe néanmoins des situations où il est possible d’envisager de l’affacturage sans assurance-crédit :

  • En cas de forte dilution de la base client. Si l’entreprise qui signe un contrat d’affacturage a un portefeuille client très dilué, le factor peut se passer de l’assurance-crédit. Il considère que si l’un des clients se révèle défaillant, l’impact sera limité du fait de la très forte dilution du portefeuille remis.
  • Si le contrat d’affacturage est signé avec une entreprise financièrement solide. Dans ce cas, le factor sait que si certains débiteurs se révèlent défaillants, il pourra se retourner in fine vers son client.

En dehors de ces deux exceptions, un factor ne finance qu’à la marge des factures non-assurées. Malheureusement, la crise économique engendrée par la crise sanitaire a eu pour conséquence directe un fort retrait des niveaux de couverture des assureurs-crédit. Par ailleurs, les factors rencontrent des difficultés à bénéficier des dispositifs gouvernementaux mis en place pour l’assurance-crédit : Cap et Cap +, cap relais. En effet, ces dispositifs se déclinent plus facilement dans le cadre d’une police d’assurance-crédit souscrite indépendamment.

« Cette crise pourrait fragiliser la capacité de l’affacturage à financer de manière efficace le tissu économique, dès lors qu’on constate un retrait très significatif des assureurs-crédit », estime François d’Abzac, directeur général de Bibby Factor France.

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4 façons pour les sociétés d’affacturage de continuer à financer malgré le retrait de l’assurance-crédit

Moins d’assurance-crédit = moins de financement = moins d’intérêt pour le contrat d’affacturage = risque que les entreprises n’aient plus recours à ce type de solutions. En effet, si le financement des factures n’est plus, par exemple, que de 50% du portefeuille client remis du fait d’une forte baisse du taux de couverture, le contrat d’affacturage atteint ses limites en termes d’efficacité... Pour limiter les conséquences en terme de financement du retrait de l’assurance-crédit, les factors ont quatre leviers :

1. Jouer de leur capacité d’arbitrage auprès des sociétés d’assurance-crédit.

Lorsque les sociétés d’assurance-crédit octroient des limites de crédit considérées comme insuffisantes par le factor, ce dernier, du fait de sa taille et de son expertise, dispose d’une réelle capacité de négociation pour obtenir un meilleur niveau de couverture.

2. Développer des contrats d’affacturage en délégation de l’assurance-crédit de l’entreprise cliente.

Etant donné que les dispositifs gouvernementaux fonctionnent mieux dans une relation classique assureur-crédit / entreprise, le factor peut encourager son client à souscrire directement un contrat d’assurance-crédit, afin de bénéficier des dispositifs Cap ou Cap+, cap relais, et de le déléguer par la suite à son profit.

3. Octroyer des lignes de crédit en direct.

Dans certains cas, le factor peut devenir son propre assureur et octroyer directement des lignes d’assurance-crédit. Dans cette situation, si le client final se révèle défaillant, le factor prendra l’indemnisation à sa charge.

4. Développer le financement des créances en dépassement d’assurance-crédit

Si une grande partie des factures ne sont pas ou partiellement assurées, le factor peut néanmoins décider de les financer. C’est ce qu’on appelle la politique de financement du non-approuvé. Ce financement sera effectué après analyse de la situation des débiteurs concernés, de la mutualisation du portefeuille client confié et du risque cédant, c’est-à-dire de la capacité de l’entreprise cliente à assumer in fine les risques d’impayés.

Seuls les factors qui réussiront à optimiser au mieux ces différentes options seront en mesure de continuer à assurer le financement de vos factures dans de bonnes conditions. Sur des contrats d’affacturage significatifs, les possibilités de financement en dépassement d’approbation sont meilleures car les entreprises concernées sont de meilleure qualité, avec souvent des portefeuilles client bien répartis. « En revanche la situation pour les TPE/PME qui réalisent moins de 2 millions de chiffre d’affaires est plus complexe, car il sera vraisemblablement plus risqué de financer en dépassement d’approbation des entreprises de taille plus réduite souvent fragiles financièrement avec des structures de portefeuille relativement concentrées », remarque François d’Abzac, directeur général de Bibby Factor France.

TPE/PME : conseils pour continuer à bénéficier pleinement de l’affacturage

Malgré un contexte défavorable, il reste possible pour les TPE/PME de continuer à bénéficier du financement de leurs factures via un contrat d’affacturage, à condition d’être bien conseillées et de s’adresser aux bons interlocuteurs.

Dès lors que vous souscrivez un contrat d’affacturage, il convient de connaître très précisément les niveaux d’assurance-crédit octroyés par le factor sur vos clients clés. Il est préférable de ne démarrer un contrat d’affacturage que si vous n’avez pas une bonne visibilité sur le niveau de couverture-crédit de votre portefeuille client. Si vous constatez qu’il y a des trous dans la raquette, il faudra déterminer en amont ce que le factor pourra faire en termes de financement sur ces clients partiellement ou pas assurés. Négociez avec le factor concernant les niveaux de financement sur les clients concernés et faites ensuite inscrire dans le contrat d’affacturage les accords obtenus.

Les TPE/PME se voient généralement proposer sur le marché des offres standards, avec peu de flexibilité. A l’inverse, un factor indépendant du monde bancaire tel que Bibby Factor est capable, dès la signature, d’aborder ces problématiques de financement en dépassement de l’assurance-crédit et cela même pour des contrats de taille limitée, afin de continuer à assurer le financement de vos factures, même en temps de crise. Contactez-nous pour en savoir plus !

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