Endettement public : quelles conséquences pour les TPE/PME ?

Mis à jour: 16 octobre 2025

Bibby Factor France

Depuis des décennies, la dette publique est au cœur des débats économiques. En France, le sujet a pris une place centrale ces dernières années avec l’envolée de l’endettement de l’État : à la fin du premier trimestre 2025, il s’est établi à 3 345,8 milliards d’euros, soit 114 % du PIB. Or l’endettement public conditionne l’environnement économique, fiscal et financier dans lequel les entreprises évoluent. Réduction des dépenses publiques, pression fiscale, tensions sur l’accès au crédit… : tour d’horizon des conséquences directes et indirectes pour les TPE et PME.

L’endettement public : de quoi s’agit-il ?

L’endettement public est l’ensemble des emprunts contractés par les administrations publiques pour financer les dépenses qui excèdent leurs recettes, c’est-à-dire le déficit public. Ces dépenses sont effectuées par l’État, les organismes d’administration centrale, les collectivités locales et administrations de Sécurité sociale pour mener des activités d’intérêt général. Il s’agit des activités de justice, de sécurité intérieure et extérieure, d’infrastructures, d’éducation, de santé, de prestations sociales…

La dette publique est ainsi la somme des emprunts contractés, année après année, et qui ne sont pas encore remboursés. En France, elle s’accumule depuis 1974.

Cet endettement résulte de plusieurs facteurs :

  • des dépenses publiques élevées ;
  • des politiques de relance ou de soutien de l’économie ponctuelles, comme cela a été le cas lors de la crise sanitaire du Covid ou de l’aide à l’achat de carburant suite au déclenchement de la guerre en Ukraine ;
  • une croissance économique faible générant un niveau de recettes fiscales insuffisant par rapport aux dépenses prévues.

Un pays fortement endetté cherche à stabiliser ou réduire sa dette, surtout dans un contexte de taux d’intérêts élevés, qui alourdissent le poids de la dette. En France, l’ensemble des dépenses de l’État consacrées au paiement des intérêts de la dette publique en 2025 s’élève à 62 Md€. D’après la Cour des comptes, elle devrait atteindre 107 Md€ en 2029 en adoptant une trajectoire budgétaire pour ramener le déficit à 3 % du PIB. La charge de la dette sera alors le premier poste de dépense du budget de l’État.

D’ici là, de nombreuses mesures d’économie devront être mises en œuvre pour parvenir à réduire le déficit et faire en sorte que l’endettement reste soutenable. Les entreprises, comme les ménages, vont être impactées par ces mesures d’austérité.

Réduction de la commande publique

Réduction de la dette publique rime avec réduction des dépenses publiques. L’un des premiers impacts sur les entreprises est la diminution de la commande publique, qui regroupe tous les marchés publics de travaux, de fournitures et services, de partenariats, concessions et délégations de service public, dans tous secteurs d’activité. En 2023, elle avoisinait les 400 Md€, soit 14 % du PIB. Les PME bénéficiaient de près de 30 % des marchés publics, et les microentreprises de 15 %.

Réduction des aides publiques

En période d’austérité, les aides aux entreprises, à l’innovation ou les dispositifs de soutien à l’embauche figurent parmi les premiers postes de dépenses à être réduits. Les TPE/PME, qui bénéficient souvent de ces leviers pour compenser leur fragilité structurelle, se retrouvent pénalisées.

Plusieurs exemples dans l’actualité récente, en sont l’illustration :

- MaPrimeRenov’ : cette subvention à la rénovation énergétique des logements de particuliers a été interrompue durant l’été par l’État, face à un afflux trop important de demandes et pour lutter contre la fraude. Le dispositif a été relancé fin septembre 2025, avec des critères plus restrictifs et un plafonnement des aides. C’est tout le secteur du bâtiment et de la rénovation énergétique qui est impacté par le gel du dispositif puis sa relance sous un format « raboté ».

- Soutien à l’innovation : les coupes dans plusieurs dispositifs comme le Crédit Impôt Innovation (CII), le Crédit Impôt Recherche (CIR) et le statut Jeune Entreprise Innovante (JEI) adoptées dans la loi de finances pour 2025 ont des conséquences sur la santé des startups :  « perte de trésorerie, réduction des investissements et gel des embauches représentent les principaux ajustements des startups face à cette nouvelle donne fiscale. Les perspectives sur l’emploi dans les 12 prochains mois risquent d’être tendues : 14 % des startups envisagent de réduire leur masse salariale (contre 5 % l’an dernier) », selon le Baromètre FD x EY 2025 sur la performance économique et sociale des startups, paru en septembre 2025.

- Embauche des apprentis : en février dernier, les aides à l’embauche sont passées de 6 000 à 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 personnes, et à 2 000 euros pour celles de plus de 250 salariés. Et, depuis mars 2025, le seuil d’exonération des cotisations sociales sur la rémunération des apprentis a été abaissé à 50 % du Smic (contre 79 % auparavant), soit environ 900 euros brut. Embaucher un étudiant en apprentissage ou en alternance coûte donc plus cher aux entreprises.

Augmentation de la pression fiscale
L’objectif de redressement des comptes publics fait aussi planer une menace de hausse des impôts et des taxes qui pèsent :

- directement sur les entreprises (impôt sur les sociétés, cotisations sociales, contributions locales), ce qui peut freiner leurs décisions d’investissements, d’embauches, de développement de l’activité, et concourir à peser sur leur trésorerie,

- sur les ménages (TVA, impôt sur le revenu…), avec pour conséquence de favoriser l’épargne plutôt que la consommation.

L’augmentation de la fiscalité impacte mécaniquement les dépenses des entreprises comme celles des ménages. Et l’instabilité fiscale est elle aussi néfaste : elle affecte la visibilité financière des entreprises, ce qui contribue à alimenter le climat d’incertitude économique.

Augmentation du coût de l’accès au crédit

Lorsqu’un État emprunte massivement, il mobilise une grande partie de l’épargne nationale et internationale, ce qui peut avoir une incidence sur l’augmentation des taux d’intérêt. Le coût d’accès au crédit bancaire, première source de financement des petites entreprises, devient alors plus élevé.  

Les taux d’intérêt varient aussi en fonction de la confiance accordée par les prêteurs (banques, fonds de pension ou ménages) dans la capacité d’un pays à les rembourser. Or les tensions géopolitiques, l’instabilité politique en France et les difficultés des gouvernements successifs à faire adopter un budget permettant d’endiguer le déficit public mettent cette confiance à rude épreuve.

Quelle stratégie adopter pour les PME ?

Pour être capables de faire face aux incertitudes économiques dues à la réduction de la dette publique, les TPE/PME doivent faire preuve de robustesse. Pour cela, deux priorités s’imposent à elles :

- diversifier leurs sources de financement pour ne pas dépendre uniquement des crédits bancaires,

- renforcer la gestion de leur trésorerie en veillant à maintenir un niveau de liquidité adapté à leurs besoins de financement.

L’affacturage, une solution pour sécuriser la trésorerie des PME

Dans ce contexte d’instabilité lié à l’endettement public, l’affacturage offre une solution alternative de financement adaptée à toutes tailles d’entreprises. Le principe est simple : l’entreprise cède ses créances commerciales à un factor (établissement de crédit spécialisé), qui en avance immédiatement une quote part et se charge de leur recouvrement. En finançant les factures non échues, l’affacturage permet à l’entreprise :

- d’accélérer l’entrée de liquidités, sans attendre les délais de paiement parfois longs imposés par les clients ni risquer les retards de paiement,

- de réduire le risque d’impayés,

- de renforcer la capacité de financement immédiat de l’activité.

Autant d’atouts pour gérer plus sereinement l’incertitude économique.

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