Bibby Factor France. Doublement du CA d’ici 2020

Seul acteur non-bancaire de l’affacturage en France, le Lyonnais Bibby Factor ambitionne de doubler son chiffre de créances rachetées à 900 M. dans 3 ou 4 ans. Un objectif raisonné.

Des ambitions fortes… et maîtrisées. L’acteur lyonnais spécialisé dans le financement de trésorerie pour les TPE/PME joue ainsi la carte de la croissance « prudente », dixit. « Dans les métiers de la finance, on ne peut croître de manière maîtrisée que relativement doucement »… Telle est résumée par son directeur général François d’Abzac, la stratégie de développement de cette filiale France du britannique Bibby Financial Services.

Doucement mais sûrement donc. Avec néanmoins en ligne de mire, un doublement d’ici 2020 du chiffre d’affaires (CA) des créances achetées chaque année par cette société d’affacturage. Soit plus de 900 M.. Et de miser pour cela sur une croissance " naturelle " d’un secteur en plein boom. « Le montant des créances achetées en France s’élève pour 2016 à 260 Md., contre 130 Md. il y a seulement 10 ans », détaille François d’Abzac. « Nous-mêmes sommes passes d’un CA acheté de 160 M. en 2010 à 510 M. prévus cette année. Nous avons su profiter de cette envolée tout en restant indépendants ». Car le Lyonnais sur ce point est un original. Il est de fait le seul acteur, dans le paysage français de l’affacturage à ne pas être rattaché à une banque. « Nous sommes le petit acteur indépendant dans un oligopole bancaire très mûr », appuie le Dg. « Nos concurrents directs, ce sont la BNP, la Société Générale ou encore HSBC… »

« Solutions cousues main » Ce minipouce du secteur – qui ne capte que 0,2 % du CA national mais affiche un RN en constante augmentation (de 711 k. en 2010 à 2,38 M. en 2015) – a ainsi réussi à « prospérer à l’ombre de ces très grands acteurs ». Au prix d’un positionnement exclusivement marqué TPE/PME. La structure, laquelle revendique 900 clients actifs don’t beaucoup positionnées dans le BTP, ne vise en effet que des sociétés réalisant un CA inférieur à 10 M.. « Étant plus petits et donc moins envahis par les process, nous avons une relation clientèle plus poussée, plus flexible et souvent plus technique que dans les grandes structures. Notre force est d’être en capacité de délivrer des solutions cousues main pour ces PME et TPE », analyse François d’Abzac. Bibby Factor, orfèvre de l’affacturage… « Ce positionnement, au cas par cas pour ainsi dire, nous permet par ailleurs de conserver nos marges alors que celles-ci ont globalement fondu dans nos métiers ces dernières années ».

Nombreux risques
Sereine, la direction de Bibby Factor reste néanmoins vigilante afin de sauvegarder sa flexibilité et son agilité qui forment son ADN. « Doubler notre CA est un objectif… qui va d’ailleurs supposer des embauches, soit une vingtaine environ d’ici 4 ans. Mais pour atteindre cet objectif, nous ne prendrons jamais le risque de traiter des dossiers surdimensionnés », insiste François d’Abzac. Car les risques liés à l’affacturage - système qui consiste à racheter une créance à une entreprise en échange d’une commission et des intérêts sur les sommes rachetées - sont nombreux : insolvabilité des entreprises mais aussi de leurs clients. « Sans compter les multiples risques procéduraux », ajoute le dirigeant. Seules solutions alors pour rester dans la course : « ne jamais être erratique ; savoir rester stable dans notre développement. » Vigilance et prudence...

Publié le 30 avril 2018


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