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Tout comprendre à la cession de créance

La cession de créance est un mécanisme juridique par lequel un créancier, appelé cédant, transfère une créance qu’il détient sur un débiteur à une autre personne, le cessionnaire. Ce transfert permet au cédant d’obtenir une liquidité immédiate, tandis que le cessionnaire acquiert le droit de réclamer la créance au débiteur. Régie par les dispositions du Code civil, la cession de créance est un outil essentiel pour optimiser la gestion de trésorerie et sécuriser les transactions financières.

Qu’est-ce qu’une cession de créance ?

La cession de créance est définie comme l’opération par laquelle un cédant transmet à un cessionnaire les droits qu’il détient sur une créance. Cette créance doit être certaine, liquide et exigible, bien qu’elle puisse également être future ou déterminable. La cession peut être effectuée à titre onéreux ou à titre gratuit, et nécessite généralement un acte de cession sous seing privé ou un acte authentique établi par un notaire.

Les acteurs principaux de la cession de créance

  • Le cédant : Le créancier initial qui souhaite céder sa créance pour obtenir des liquidités ou optimiser sa trésorerie.
  • Le cessionnaire : La personne morale ou physique qui acquiert la créance, souvent un établissement de crédit ou une société d’affacturage.
  • Le débiteur cédé : La personne qui doit s’acquitter de la dette auprès du cessionnaire après la cession.

Comment fonctionne la cession de créance ?

Le processus débute par la signature d’un contrat de cession entre le cédant et le cessionnaire. Pour que la cession soit opposable aux tiers et au débiteur cédé, une notification doit être effectuée. Cette notification peut se faire par acte d’huissier ou par lettre recommandée avec accusé de réception. Une fois notifiée, la cession devient opposable, et le débiteur est tenu de payer le cessionnaire.


Les conditions de validité d’une cession de créance

Conditions essentielles

Pour être valide, la cession de créance doit respecter plusieurs conditions :

  • Créance existante ou future : La créance peut être actuelle, future ou même conditionnelle, à condition qu’elle soit déterminable.
  • Respect du formalisme : La cession doit être constatée par écrit, soit par un acte sous seing privé, soit par un acte authentique.
  • Notification au débiteur : Selon l’article 1690 du Code civil, la cession doit être notifiée au débiteur pour être opposable.

Créances non cessibles et exceptions

Certaines créances sont incessibles en raison de leur nature ou de stipulations contractuelles. Par exemple, les créances liées à une personne publique ou celles comportant une clause d’incessibilité. De plus, le débiteur peut opposer des exceptions inhérentes à la dette si la créance cédée présente des vices.

Les avantages de la cession de créance

Sécurité financière et financement

La cession de créance offre au cédant une amélioration de sa trésorerie en transformant une créance à terme en liquidités immédiates. Pour le cessionnaire, c’est un moyen d’investissement sécurisé, surtout si le débiteur est solvable.

Optimisation de la gestion et flexibilité

Elle permet au cédant de mobiliser ses créances sans alourdir son bilan. Cette opération est particulièrement utile pour les entreprises ayant des besoins en liquidités pour financer leur activité professionnelle.

Sécurisation des transactions

Le cédant transfère le risque d’insolvabilité du débiteur au cessionnaire, ce qui sécurise sa position financière. Le cessionnaire, quant à lui, peut bénéficier de garanties ou de sûretés pour minimiser son risque.


Le processus de mise en place d’une cession de créance

1.La sélection du créancier

Le cédant identifie les créances susceptibles d’être cédées. Il doit s’assurer que ces créances sont cessibles et que le débiteur n’est pas en procédure collective.

2.La signature du contrat de cession

Un acte de cession est établi, contenant les mentions obligatoires telles que l’identité des parties, la description de la créance et le prix de cession.

3.Le transfert de la créance

La cession est effective dès la signature, mais pour être opposable, elle doit être notifiée au débiteur. Ce dernier doit alors régler sa dette auprès du cessionnaire.

Les implications juridiques de la cession de créance

Les droits et obligations du cédant

Le cédant garantit l’existence de la créance au moment de la cession. Il peut être tenu responsable en cas de nullité de la créance ou si le débiteur oppose une exception valable.

Les droits et obligations du cessionnaire

Le cessionnaire acquiert tous les droits liés à la créance, y compris les sûretés et les garanties. Il doit respecter les termes initiaux du contrat et peut engager des actions de recouvrement si nécessaire.

Les droits et obligations du débiteur

Une fois notifié, le débiteur est tenu de payer le cessionnaire. Il peut cependant opposer au cessionnaire les exceptions inhérentes à la dette qu’il aurait pu opposer au cédant, conformément au droit commun.

Cession de créance classique vs. cession Dailly

La cession Dailly, régie par le Code monétaire et financier, est une forme simplifiée de cession de créance réservée aux entreprises. Elle utilise un bordereau unique pour céder plusieurs créances à un établissement de crédit.

Différences majeures avec la cession classique

  • Formalisme allégé : La cession Dailly nécessite moins de formalités.
  • Public restreint : Elle est réservée aux entreprises et aux établissements bancaires.
  • Opposabilité immédiate : La cession est opposable sans notification préalable au débiteur.

Cession de créances commerciales et affacturage

La cession de créances commerciales est une méthode permettant aux entreprises d'améliorer leur trésorerie en transférant leurs créances clients à un tiers. Deux principales solutions existent pour réaliser cette opération : la cession Dailly et l'affacturage. Bien qu'elles poursuivent un objectif commun, elles présentent des différences significatives en termes de fonctionnement, de services offerts et de coûts associés.

Différences entre affacturage et cession Dailly

Nature du cessionnaire :

Affacturage : L'entreprise cède ses créances à une société d'affacturage spécialisée, appelée factor, qui peut être une institution financière non bancaire.

Cession Dailly : La cession est effectuée exclusivement auprès d'un établissement de crédit ou d'une institution assimilée.

Services proposés :

Affacturage : Offre un ensemble de services complets, incluant le financement des créances, la gestion du poste client (facturation, relances, recouvrement) et une protection contre les impayés grâce à une assurance-crédit.

Cession Dailly : Se concentre principalement sur le financement des créances sans offrir de services additionnels de gestion ou de couverture des risques d'impayés.

Processus et formalités :

Affacturage : Nécessite la mise en place d'un contrat d'affacturage détaillé, avec des conditions spécifiques et une analyse approfondie du risque client par le factor.

Cession Dailly : Procédure simplifiée utilisant un bordereau Dailly, permettant de céder plusieurs créances en une seule fois avec un formalisme allégé.

Opposabilité au débiteur :

Affacturage : Le débiteur est généralement informé de la cession, sauf dans le cas d'affacturage confidentiel.

Cession Dailly : La cession est opposable au débiteur sans nécessité de notification préalable, ce qui peut accélérer le processus.

Cas particuliers et applications spécifiques

Affacturage inversé : Initié par le client (débiteur), il permet à ses fournisseurs d'être payés rapidement, améliorant ainsi leur trésorerie tout en offrant au client des conditions de paiement étendues.

Affacturage export : Pour les entreprises opérant à l'international, ce service facilite le financement et la gestion des créances à l'étranger, en tenant compte des spécificités des différents marchés.

Cession Dailly avec mobilisation de créances futures : Permet de céder des créances en germe, offrant une flexibilité supplémentaire pour le financement des entreprises.


Risques, limitations et précautions à prendre

Risques liés à la cession de créance

  • Inopposabilité : Si les formalités ne sont pas respectées, la cession peut être inopposable au débiteur ou aux tiers.
  • Exceptions du débiteur : Le débiteur peut opposer des exceptions au cessionnaire.

Frais supplémentaires et impact financier

Des coûts peuvent être associés, tels que les frais de notaire, d’huissier ou d’avocat. Il est important d’évaluer le prix réel de la cession.

Conseils pratiques

  • 1. Vérifier la cessibilité de la créance.
  • 2. Respecter le formalisme juridique.
  • 3. Consulter un professionnel pour sécuriser l’opération.

La cession de créance est un outil efficace pour optimiser la gestion financière et sécuriser les transactions. Elle offre de la flexibilité au cédant et des opportunités d’investissement au cessionnaire. Cependant, il est crucial de respecter les conditions légales pour éviter les risques d’inopposabilité ou de nullité. Pour bénéficier pleinement de ses avantages, n’hésitez pas à faire appel à des experts : contactez-nous !

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